Cet article a été réalisé avec l’aide d’un ami, qui sous-loue actuellement une chambre de son logement d’habitation. Je le remercie dès lors, pour son retour et son partage d’expérience relative à cette location.
« Explique nous comment l’idée de la location de chambre t’est-elle venue ? »
Au départ, je louais un appartement F3 en plein centre-ville de Colmar avec mon amie. Sa localisation, qui plus est proche de la gare, était très pratique pour les commodités, mais très bruyante aussi. Par la suite, mon amie est partie travailler sur Paris, je me suis alors retrouvé seul dans cet appartement, devant payer le même loyer et les mêmes charges que lorsque nous étions deux. Dès lors, l’idée de louer l’une des deux chambres de cet appartement m’a rapidement taversé l’esprit, mais elle ne pouvait aboutir n’étant pas le propriétaire. Aussi, j’ai donc décidé de m’acheter un appartement présentant les mêmes caractéristiques que celui habité.
« Quels étaient donc tes critères de recherche pour cet appartement ? »
Un appartement F3 constituait un choix idéal, car il me permettait de bénéficier d’une chambre pour moi et, d’une autre chambre individuelle pour le futur colocataire.
Sa localisation, proche de la gare et des universités, était essentielle pour pouvoir louer à des étudiants. La colocation n’étant généralement pas un « mode durable » d’habitat, je souhaitais destiner ma location à des personnes restant au maximum 1 ans.
Afin de garantir un certain confort et « la mobilité/la libre circulation » de chacun, les pièces communes (cuisine, salle de bain et salon), devaient être assez grandes.
Il devait être également le plus « unicolore » (le plus neutre) possible, pour d’une part pouvoir le personnaliser au maximum et, d’autre part, favoriser « la projection personnelle », l’imagination du futur colocataire, quel qu’il soit. De plus, cette neutralité éviterait aussi « la faute de goût » ; l’achat d’un appartement déjà tout équipé et décoré, pouvait selon moi, s’avérer néfaste pour l’objectif visé.
La colocation n’étant également pour moi qu’une parenthèse (une fois l’âme sœur rencontrée et les projets lancés… 🙂 ), cet appartement restera malgré tout un bien fonctionnel (et personnel), dans lequel je pourrai vivre avec ma future compagne le moment venu, ou alors, louer cette fois dans son intégralité, tous les choix restant possibles au vu des critères favorables présentés (notamment de localisation).
« Quel type de contrat est à envisager pour une location de chambre ? »
Possédant déjà des meubles de mon ancienne location, qui plus est non utilisés, j’ai décidé de louer la chambre uniquement en meublé. Ce type de contrat offre des avantages intéressants, comme par exemple, un préavis d’1 mois seulement est demandé à la fois au locataire et à moi-même.
Le fait d’avoir le propriétaire dans le logement, sur place, peut être rassurant. En effet, si un problème quelconque survient (« panne » de douche, dysfonctionnement d’Internet, fuite d’eau, chaudière qui ne s’allume plus…), le propriétaire est plus à même de le régler de suite. Le gain de temps, relatif aux réparations ou aux solutions à engager, est de ce fait évident.
« Quelle peut-être la rentabilité d’une telle location ? »
Je ne cherche pas de rentabilité à tout prix. De par cette idée de la location de chambre, mon seul désir était de pouvoir payer comme précédemment, mon loyer et les charges relatives à mon logement, de continuer à « m’assumer » financièrement parlant. Le partage pour moitié de ces éléments (le colocataire payant une partie du loyer et des charges), a été pensé uniquement comme une aide (financière certes), non comme une source de profits absolus.
« Quel financement est à prévoir ? »
L’appartement acheté (dans lequel s’effectue donc cette location de chambre), est un F3 de 66 m². La chambre destinée à la location, fait 14 m². J’ai souscrit un prêt de 54 000 euros à 3,57% et de 36 000 euros à 4,15%, soit une mensualité de 500 euros par mois pendant 20 ans.
« Quel loyer peut-on proposer pour une location de chambre ? »
Ma mensualité à rembourser s’élevant à 500 euros, il me semblait judicieux (et ce en toute logique), de proposer 250 € de loyer, correspondant finalement à « une utilisation pour moitié » de l’appartement. Par ailleurs, la lecture d’autres offres concurrentielles, m’a conforté dans ce prix, puisqu’il correspond même « à la fourchette basse » des prix proposés.
En bref : loyer hors charges : 250 € hors charges / mois pour le locataire.
« Quel montant relatif aux charges peut-on exiger ? »
Pour estimer au mieux les futures consommations, j’ai repris mes anciennes factures d’eau et d’électricité, en supposant que mon futur colocataire aurait la même consommation que moi. Travaillant dans le domaine de l’énergie, cette estimation a été réalisée par mes soins, si vous ne vous en sentez pas capable, il est possible de demander les factures à son ancien propriétaire, ou de regarder le DPE réalisé. En bref :
Chauffage, électricité et eau : 70 € / mois.
Charges de la copropriété : 30 € / mois.
Taxe d’habitation : 43 € /mois.
Internet : 31 € / mois.
Conclusion charges : 174 € / mois, soit 87 € pour le locataire.
Je me demandais s’il me fallait intégrer à ce prix, l’assurance-habitation, mais j’y ai renoncé. Pour la prochaine location, je préciserai peut être dans le contrat, que la moitié de cette assurance devra être payée par le locataire, en cas de sinistre engendré. Ce point serait validé par les deux parties en amont.
« Pour résumer, à combien s’élèvera donc le montant total que devra payer ton colocataire ? »
250 + 87 = 337 € /mois. J’ai arrondi ce total à 340 € / mois, tout compris.
« Comment se sont passées tes recherches de locataire ? »
Au départ, je m’étais dit que mon colocataire serait étudiant. J’ai donc posté des annonces sur « le bon coin » « lokaviz » (le site du CROUS) et « vivastreet ». Je les ai également postées sur mon profil Facebook, dans le but de, pourquoi pas, dépanner des amis ou connaissances qui auraient besoin d’un lieu où dormir un certain temps. Finalement, deux ou trois jours plus tard, j’ai obtenu 3 réponses. La première personne intéressée, est venue visiter l’appartement encore « en chantier », sans cuisine ni meuble. Nous avons discuté pendant plus de 2h, nous avions les mêmes points communs (la musique, les jeux vidéos)… Cette personne ne travaillant pas en Alsace, la proximité de la gare était un argument de choix pour elle. Aussi, dès cette première visite et sans même être moi-même installé, un bail fut signé avec cette personne, qui n’était pourtant pas étudiante.
« Comment se passe la vie en colocation »
Mon colocataire et moi ayant les mêmes centres d’intérêts, cela nous permet de passer des soirées ensemble, les discutions étant toujours riches et intéressantes pour lui comme pour moi. Jusqu’à présent, il n’y a pas eu de « problème d’horaires », le matin pour aller au travail, pour la salle de bain, pour la cuisine. Notre bonne entente nous permet de partager nos soirées organisées avec nos amis respectifs. Il n’y a donc jamais eu de remarques telles que « vous pouvez faire moins de bruit, je dors », le colocataire, invité, restant pendant la soirée. Les règles communes de vie sont respectées, tout se passe au mieux. Seul bémol, mes loisirs commencent sérieusement à lui « taper sur le système ». En effet, étant batteur dans un groupe, je suis amené à m’entraîner sur mon instrument, environ 45 min par soir. Cela est énervant pour celui qui subit, j’en conviens. Ma cave, actuellement occupée par une masse d’affaires appartenant à mon colocataire, sera bientôt aménagée en « studio » pour mes activités musicales (fait déjà prévu dès le début de mon emménagement, mais qui n’a pas pu se réaliser en raison de l’occupation actuelle de la cave). Par conséquent, une solution sera mise en place afin de satisfaire les deux parties.
Dans une colocation quelle qu’elle soit, il est important de « s’auto-gérer » et, de fixer les règles dès le début en les notant clairement et visiblement, afin que cette autonomie ne puisse être ambiguë. L’organisation est le maître mot de la colocation : chacun doit connaître sa place. Par exemple, dans les meubles de la cuisine et de la salle de bain, un espace précis doit être défini pour chaque habitant (la partie du haut/de gauche c’est pour toi, et la partie du bas/de droite c’est pour moi, ou inversement), afin qu’aucune confusion n’advienne (« tu m’as pris mon dentifrice? » « Tu as mangé mes pommes? »…), source de problèmes garantis. Il en va de même pour les corvées ménagères ; un roulement doit être spécifié et noté (moi c’est semaine paire, toi c’est semaine impaire). Chacun doit s’occuper de ses affaires (ce que je fait je range, ce que tu fais tu ranges). Cette deuxième solution m’est apparue plus pratique pour ma part, et évite de plus les « crêpages de chignon » qui pourraient en découler. N’étant pas « un accro » du ménage, le fait de ranger chacun personnellement ses affaires, évite l’accumulation et le désordre, encore une fois sources assurées de conflits.
Le respect des règles fixées est primordial pour le bien-être respectif des deux parties ; sans ce respect, on s’engage inévitablement dans des discussions et réflexions inutiles et superflues, qui n’aboutissent généralement qu’aux tensions et rancœurs à coût sûr, sans pour autant régler le sujet abordé. De plus, il est essentiel d’engager le dialogue, la communication franche et directe, afin d’éviter toute frustration. Pour ma part, s’il y a une remarque à faire, je ne me prive pas, mais en veillant toujours à justifier mes dires (on ne critique pas pour critiquer). La parole est mutuelle, le sens unique n’existe pas, la colocation ne saurait survivre à « un excès de pouvoir » d’une des parties. Enfin, le respect de l’intimité de chacun est particulièrement important, on ne souhaite pas tout faire avec son colocataire, en toute logique.
« Quelques mots de conclusion… »
Je referais ce choix de la location de chambre sans aucune hésitation. Lors du départ de ce locataire, je remettrai cette chambre en location. Ce type de location engage la rencontre et le partage, fait acquérir des qualités relatives à la vie en communauté (bien que seulement deux dans l’appartement, il était impératif de « comprendre et témoigner »d’un certain savoir-vivre). Lorsque l’on apprécie le contact avec l’autre, c’est une manière « utile et agréable » d’optimiser son habitation, de favoriser son « utilisation » totale. Bien sûr, tout n’est jamais parfait, mais la colocation ne me dérangeant pas, j’en accepte les règles et les éventuelles contraintes. Il est donc important, lorsque l’on s’engage dans ce type de location, de chasser (ou du moins de minimiser) tout mauvais sentiment (égoïsme, individualité, froideur…), car bien que chaque partie dispose d’un espace personnel et intime, le côtoiement reste inévitable, on ne peut donc ignorer ce fait. Il est par conséquent judicieux d’engager un tel projet, dans une habitation offrant un espace suffisamment avantageux et propice.
D’une manière générale, le recours à la colocation (pour des raisons d’abord financières puis de convivialité), se développe et apparaît de plus en plus courant de nos jours. Beaucoup aujourd’hui (et plus seulement étudiants ou jeunes actifs), font le choix du partage de l’habitat. Ne dit-on pas que « l’union fait la force ». 🙂
Je remercie encore mon ami pour ce témoigne. C’est une très bonne idée et une initiative pertinente qu’il nous décrit ici, de A à Z.
Lecteurs et lectrices, n’hésitez pas à réagir sur ce sujet abordé.
Une expérience vraiment intéressante aussi bien humainement que financièrement pour réduire ses charges 🙂 Merci Olivier pour cet article !
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Bonsoir aux rédacteurs du blog. C’est intéressant de raconter cette expérience vraiment enrichissante. Que ce soit financièrement parlant, ou humainement, les avantages sont partout. Quoique quand les deux locataires n’ont pas les même centres d’intérêts c’est un peu chaud. Mais l’idée de partage du f3 était bien bonne. Moins de charges ainsi. Et vue que c’est large, y aura pas trop d’embrouilles entre colocataire alors. Merci bien d’avoir partagé cette expérience avec nous.