Pourquoi ce titre « Père riche, père pauvre » ?
Un mot sur l’auteur : Robert T. Kiyosaki, est un américain, homme d’affaires, investisseur et auteur de plusieurs ouvrages dont Père riche, père pauvre : ce que les parents riches enseignent à leurs enfants à propos de l’argent afin qu’il soit à leur service, le support de cet article.
Dans le livre, « père pauvre » représente son père, éduqué et très diplômé, qui rencontre une situation financière difficile, en somme comme le dit l’expression, il n’arrive pas « à joindre les deux bouts ». « Père riche » fait référence quant à lui, au père de son meilleur ami qui, bien que n’ayant aucun diplômes, présente une réussite financièrement bien plus appréciable, acquise qui plus est par lui-même, sans aides extérieures. Ces deux « profils » vont « forger »/influencer l’éducation personnelle de l’auteur, relative à la finance et à l’investissement, et vont constituer « une base » dans « la perception »/ »l’image » de l’investisseur, qui ne se construit et ne se détermine plus forcément à travers les études qu’il entreprend, mais davantage à travers les actions qu’il réalise. De ce fait, Robert T. Kiyosaki remet en question un prérequis relatif à l’école, qui consiste à dire que « si tu travailles bien à l’école, tu n’auras pas de problèmes d’argent ». L’école et les études entreprises, apportent des connaissances et savoirs fondamentaux précieux, enrichissent ceux déjà acquis, mais ne sont plus à coût sûr, les garants d’une réussite professinelle assurée. Cette dernière n’est plus acquise, il s’agit de (se) la construire, par le biais de différents facteurs, connaissances et savoirs, y compris scolaires, mais pas que…
Les leçons de cet ouvrage
Ce résumé portera davantage sur les points essentiels de l’ouvrage, alimentés par des citations et des extraits, car il me semblait peu intéressant et peu judicieux de ne faire qu’un copier/coller de ce que vous pouvez finalement lire par vous-même. Aussi, je m’attacherai à dégager une réflexion personnelle à partir des extraits du texte exposés. Il s’agit d’amener une discussion sur l’ouvrage pour susciter le questionnement et l’interrogation, tout en témoignant des conseils pertinents que Robert T. Kiyosaki tente d’apporter aux investisseurs novices comme avisés. Les extraits suivent pour une majorité la chronologie du livre, c’est-à-dire qu’ils sont évoqués ici en respectant leur ordre d’apparition dans l’ouvrage. Toutefois, certains sont cités sans en tenir compte afin de s’appliquer davantage à mon raisonnement.
On ne fait pas de bons sentiments en investissement…
L’auteur atteste de l’importance de l’action. L’individu s’exprime à travers ses propres actions, dont il est seul maître. Aussi, lui-seul peut engager et mettre en place une (sa) démarche à suivre pour réaliser tout projet (quel qu’il soit), ou pour parvenir à transformer un souhait en réalité… Mais la motivation qui amène l’individu à agir, peut être radicalement « stopper » par l’intervention d’émotions ou de sentiments qui viennent interagir de manière néfaste avec sa volonté première. L’esprit est alors illustré dans l’ouvrage, comme influençant directement les démarches entreprises (ou non justement) par l’individu. Cette influence s’exerce quelque soit l’objectif visé, qu’il s’agisse d’un projet modeste, ou conséquent (gros investissement financier proprement dit). En somme, à chaque fois que l’on agit (à petite ou grande échelle), nos émotions, sentiments et ressentiments nous guident, parfois même de manière inconsciente. A travers les citations suivantes, l’auteur tend à traduire (littéralement) des pensées qui interfèrent avec, ou nuisent directement à, l’action…
Je ne peux pas me permettre d’acheter cela -> votre cerveau arrête de chercher (paresse intellectuelle).
Comment puis-je me permettre d’acheter cela -> votre cerveau se met en branle (réflexion/mouvement).
Quand on est pauvre c’est pour toujours-> la fatalité de la « pauvreté » est parfaitement illustrée. L’individu perçoit sa situation (financière) comme inévitable, elle ne peut être modifiée, changée. Il se complaît dans cette situation, que pourtant il condamne. L’attitude est clairement défaitiste, négative.
Être sans sous c’est temporaire-> »le futur riche » perçoit sa situation difficile vécue comme déterminée dans le temps. Cette situation est un obstacle qu’il s’agit de franchir pour accéder progressivement à la réussite, ou du moins à la stabilité. L’individu se pose en acteur, il n’établit pas de cause à effet à ce qu’il vit, il affronte pour mieux surpasser/dépasser… L’attitude est clairement positive, pleine d’entrain.
Par conséquent, nos émotions/sentiments agissent sur notre capacité à (s’) investir concrètement ou non dans un projet que l’on souhaite réaliser… J’ai moi-même constaté et subi cette « influence émotionnelle » ; lors de la recherche de mon investissement locatif, la peur de passer à l’acte a entraîné doutes et interrogations. Bien que cette peur n’ait pas pour autant éliminé toute ma motivation d’alors, il m’a fallu néanmoins me ressaisir et ne pas me laisser distraire/submerger par mes doutes, qui venaient finalement semer le trouble dans ma réflexion alors que je savais parfaitement ce que je faisais.
qui plus est financier…
« L’influence émotionnelle » est particulièrement manifeste lorsqu’il s’agit d’entreprendre une action relative au domaine financier. En effet, l’auteur souligne la considération et la prise en compte que l’on accorde à ses ressentis et émotions lorsqu’il s’agit d’investir financièrement, renvoyant à la thématique de l’argent dans sa généralité. Parce qu’il est un sujet tabou pour beaucoup, parce que de lourdes conséquences peuvent découler de sa gestion trop négligée, parce qu’il témoigne de la réussite d’une vie (en tout cas professionnelle, pour le reste ce n’est absolument pas vrai à mon sens), l’Argent, lorsqu’il doit être investi, devient une source de tourments, d’angoisse, voire même de panique…
L’auteur explique « l’influence émotionnelle » sur l’investissement en ces termes :
Quand il est question d’argent, les émotions fortes tendent à affaiblir l’intelligence financière d’un individu. N’oubliez jamais, car les deux émotions que sont la peur et le désir peuvent vous entraîner dans le pire piège de la vie, si vous n’êtes pas conscients que ces émotions peuvent contrôler votre pensée.
L’intelligence financière se définit à travers 4 points et des compétences techniques, qu’il s’agit de bien percevoir
L’acte « d’agir », engage la connaissance de règles fondamentales, déterminées par 4 points centraux définissant l’intelligence financière :
- Passif : Hypothèque, prêt à la consommation..
- Actif : Actions, investissement locatif…
- Revenus
- Dépenses
Le riche achète des actifs, le pauvre n’a que des passifs (dépenses).
L’intelligence financière est constituée par les quatre principales compétences techniques suivantes :
- L’a b c du domaine financier. La capacité d’interpréter les nombres.
- Les stratégies d’investissement. C’est la science de l’argent générant de l’argent.
- Le marché. L’offre et la demande.
- La loi. Acquérir des connaissances en comptabilité. (avantages fiscaux, protection contre des actions judiciaires).
Les connaissances dont il est question ici, relatives à l’intelligence financière, peuvent sembler complexes, lorque l’on est « extèrieur » au monde financier, soit parce que l’on ne s’y intéresse pas, cela ne nous « parle » pas, soit parce que ce genre de connaissances n’est pas celui utilisé dans notre quotidien (au travail, à la maison…). Aussi, il est important de souligner que ces connaissances, mais également les compétences et les atouts que l’on développe vis-à-vis du monde financier, ne sont absolument pas innés. Chacun est potentiellement investisseur, mais chacun n’est pas assuré de faire aboutir son investissement. Ce qui distinguera un investisseur d’un autre, c’est cette capacité à réinvestir ses acquis (par exemple, ceux exposés par l’auteur ci-dessous), relatifs à la finance. Posséder une « culture financière » constitue un atout majeur, il s’agit alors de se la constituer (surtout si un investissement important est en perspective), et de l’optimiser dès lors… Mais cette constitution d’une culture financière ne peut être réalisée qu’à la seule initiative de l’individu, aucune école publique (d’un point de vue général), n’enseigne de connaissances relatives à la finance, à la gestion de l’argent…
Dépasser la simplicité/la facilité qui découle de la convenance
Le monde actuel, bien que leurrant une mise en avant de l’individu et de ses particularités propres, ne prône en fait que la généralisation d’une conformité à laquelle chacun répond (consciemment ou inconsciemment), et ce à travers les modes d’achats/de consommation standards, la construction de la réussite sociale et l’ascension qui en découle pour ce faire, en autres exemples. Aussi, bien souvent, les individus se contentent de suivre une direction finalement dictée par cette conformité, que l’auteur conteste et mentionne en ces termes : Si vous faites comme la majorité de la population, vous vous conformez au scénario suivant :
- Vous travaillez pour quelqu’un, patron
- Vous travaillez pour le gouvernement, taxes/impôts
- Vous travaillez pour la banque, prêt
Contrairement à la majorité, le riche (l’investisseur concret) « sort du lot » , (se) construit et travaille pour lui. Parce qu’il dépasse la conformité (son comportement n’est plus déterminé par la règle du groupe ou par une autorité), parce qu’il surpasse le conformisme (il ne se conforme plus aux usages, il n’accepte plus les manières de penser ou d’agir du plus grand nombre, les normes sociales) et, parce qu’il déjoue les pièges des émotions fortes, le riche travaille d’abord et avant tout pour sa propre réussite avant celle des autres. Il ne se détache pas totalement des conventions sociales, mais agit (engage l’investissement) d’abord dans son intérêt. (Attention, ici on considère uniquement « le riche » comme individu qui investit et gagne de l’argent pour ce faire ; « le riche » pédant qui écrase délibérement les autres, n’est pas celui dont il est question, on s’intéresse à ses actions menées, non à sa superficialité).
La prudence est de mise pour tout investissement, pour toute création, engagé(e)
Lorsque l’on s’investit concrètement dans un projet donné, il est essentiel d’allier vivacité et observation. Mais attention, vivacité ne signifie pas précipitation, observation n’est pas synonyme d’atermoiement. Il s’agit de trouver le juste milieu entre ces deux points, pour mener à bien son projet quel qu’il soit. Lorsqu’une création d’entreprise est envisagée, il s’agit d’être particulièrement attentif à ne pas laisser son entrain surpasser sa réflexion, la vigilance est de mise pour garantir le succès de cette création, au combien difficile. Robert T. Kiyosaki rend attentif le lecteur désireux de créer son entreprise en établissant un constat : 9 entreprises sur 10 échouent dans une période de 5 ans, parmi celles qui survivent aux 5 premières années, 9 entreprises sur 10 échouent elles aussi par la suite. C’est pour cette raison qu’il n’encourage personne à lancer une entreprise, à moins d’avoir vraiment le désir de posséder sa propre entreprise.
La création d’entreprise implique des connaissances notamment en matière de gestion, cette dernière se définissant selon l’auteur, à travers trois compétences :
En gestion, les principales compétences nécessaires à la réussite sont :
- La gestion de la marge brute d’autofinancement.
- La gestion de systèmes (y compris vous-même et le temps que vous passer avec votre famille).
- La gestion du personnel
« Vos » débuts, grâce au livre « Père riche, père pauvre »
Afin de permettre à chacun d’investir dans les meilleures conditions (y compris morales et psychiques), l’auteur propose ses conseils :
Les 5 obstacles à surmonter :
- La peur de perdre de l’argent.
- L’incrédulité
- La négligence
- Les mauvaises habitudes
- L’arrogance
Lancez-vous :
- J’ai besoin d’une raison plus grande que nature : le pouvoir de l’esprit.
- Je choisis quotidiennement : le pouvoir du choix.
- Choisissez vos amis prudemment : le pouvoir de l’association.
- Maîtriser une formule et apprenez-en une nouvelle : le pouvoir d’apprendre rapidement.
- Payes-vous en priorité.
- Rémunérez bien vos courtiers : Un bon conseil représente une grande force.
- « Donnez à l’indienne » : le pouvoir d’acquérir quelque chose gratuitement.
- Se payer du luxe grâce à ses actifs : le pouvoir de se concentrer.
- Le besoin de héros : le pouvoir du mythe.
- Enseignez et vous recevrez : le pouvoir de donner.
Apprenez en jouant
Robert T. Kiyosaki a inventé le jeu CASHFLOW, qui est un exemple de « monopoly ». Les jeux tels que Cashflow, dépassent leur fonction première ludique, en mettant le plaisir du jeu au service du développement de l’esprit de comptabilité, d’investisseur, de compétitivité, entre autres. Ce sont des jeux qui apportent toutes les clefs pour accéder à l’indépendance financière. Vous pouvez jouer à Cashflow gratuitement sur internet, à la condition de comprendre l’anglais, le jeu étant illustré dans cette langue. Ce point peut constituer un frein pour les individus qui, comme moi, ne maîtrisent pas correctement cette langue.
Conclusion
A la lumière de ces divers extraits étudiés, la renommée de ce ouvrage « Père riche, père pauvre » dans le monde de l’entreprenariat (=entrepreneuriat), s’explique. L’individu accepte une situation financière difficile, non par choix cela va sans dire, mais par peur de connaître/subir encore pire s’il agit. C’est un raisonnement compréhensible, mais la prise de risque engage à la fois la volonté (mais aussi la fierté) de celui qui fait, et le plaisir de la réussite (aussi petite soit elle) ressentie après les efforts réalisés. Robert T. Kiyosaki « coache » ses lecteurs en mentionnant les obstacles et facteurs qui peuvent justifier le refus ou l’hésitation relatifs à l’acte d’investir, le premier d’entre eux étant, soi-même. En effet, l’individu est au commencement de tout projet, son propre obstacle à part entière. Par conséquent, ce livre se veut (à mon sens) source d’inspiration pour les novices, entraîneur-complice pour les « actifs avérés », mais ne cherche pas à « alourdir » la lecture par des références financières (=jargon), qui risqueraient de faire fuir plus qu’elles ne motiveraient. Bien au contraire, l’auteur s’attache à faire percevoir l’investissement comme « prolongement » de l’individualité, car cette dernière est en grande partie responsable de la réussite ou non de l’investissement envisagé.
Agir, c’est apprendre à se connaître personnellement, car l’acte entraîne et présuppose une auto-analyse (« suis-je capable de… », « aller, j’y vais… »). Le fait de passer à l’action est donc intimement lié à la personnalité de chacun. Quel que soit son profil, l’auteur propose des conseils qui peuvent nous satisfaire, en nous aidant à prendre conscience et à nous défaire des obstacles qui nous empêchent « d’avancer », d’agir en somme. Le dernier extrait ci-dessous, me semble à même de clôturer cet article-résumé : Plus de connaissances, amène plus d’offres qui s’offrent à vous. Si on analyse le mode d’apprentissage humain, c’est en faisant des erreurs qu’on apprend.[…] C’est en tombant qu’on apprend à marcher. Sans ces chutes, on ne marcherait pas. Il en va de même pour apprendre à aller à bicyclette. J’en porte encore des cicatrices aux genoux, mais aujourd’hui, je peux aller à bicyclette sans même y penser. C’est pareil pour la richesse. C’est bien dommage, mais si la plupart des gens ne connaissent pas la richesse, c’est principalement qu’ils sont terrifiés à l’idée de perdre. Les gagnants n’ont pas peur de perdre. Les perdants, si. L’échec fait partie intégrante du succès. Les gens qui fuient l’échec fuient aussi le succès. Cet extrait est pour moi, fort représentatif et réaliste, toute vie n’est finalement qu’une succession de choix et d’actions, qu’un dépassement d’obstacles et de contraintes…
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Salut Olivier, ton article est si complet que j’ai eu l’impression de lire le livre ! En tout cas, merci 🙂
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C’est clair, c’est un article passionnant! Et la partie « lancez-vous » est totalement intéressante: chacun devrait passer quelques temps à méditer chaque point
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Il va falloir que je le lise enfin. Bon, le temps de lire est court avec le bébé, mais faut que j’arête de repousser ce moment !
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J’ai moi aussi beaucoup aimé ce livre, extrêmement instructif et agréable à lire.
C’est vraiment un incontournable.
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Salut Olivier,
Livre très bien résumé. Ce livre est très inspirant et mérite le détour pour tous les investisseurs (ou pas d’ailleurs). Il permet de se rendre compte de la réalité et du système dans lequel on se trouve (ratrace).
Je conseille le jeu CASHFLOW que tu mentionne, qui est très formateur. Même pour les plus jeunes. Les parties sont longues (comme le monopoli) mais intenses. 🙂